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¤ Lueurs étranges ¤
¤  Lueurs étranges ¤
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7 octobre 2016

Je t'aimais, je t'aime, je t'aimerai

Encore un 5. C'est encore un 5 que l'on m'enlève ce que j'ai de plus cher. Après un 5 mai, un 5 octobre. 5x2. Un sentiment de fatalité. Je pleure de tristesse, je pleure de rage. Je m'étouffe dans mes sanglots, et je finis par vomir.

Une page se tourne définitivement. Tu étais le trait d'union. Ta mort entérine toutes les autres.

A 22 heures 15 je suis auprès de ton corps. Etrangement, et alors que j'appréhendais de retenir cette image, la vision m'apaise. C'est comme si tu dormais. Tu as l'air paisible. A un moment j'ai même l'impression que tu vas bouger, comme si tout était normal. 

J'essaie de voir les choses différemment. Est-ce que je dois arrêter d'en vouloir au hasard, au destin, peu importe comment on l'appelle. Est-ce que je ne dois pas plutôt éprouver de la gratitude. Car finalement, c'est pour tous les deux un 5 que vous ne souffrez plus.

Je me pose mille questions. Est-ce que ton âme reste quelque part. Est-ce qu'il existe un paradis. Est-ce que tu peux entendre à quel point je t'aime. Est-ce que tu peux sentir ma main sur ta tête. Est-ce que tu as eu peur. Est-ce que tu te sens mieux. Est-ce que tu sais que je t'aime. 

Je t'aime tant. 

Je me demande si on peut faire comme dans les 101 Dalmatiens. Si on frotte ton corps, est-ce que tu vas te réveiller ?

Je prie pour que mes ancêtres disparus te retrouvent et prennent soin de toi. 

Le lendemain, c'est la journée la plus dure. Comme tous les matins, je me lève à 6 heures et je vais travailler quoi qu'il m'en coûte. Je n'arrive pas à me concentrer, mes dossiers m'indiffèrent. Les conversations de mes collègues également. Je n'ai pas envie qu'on m'adresse la parole, je n'ai pas envie qu'on me sollicite. On croit que je suis fatiguée parce que je suis malade. Je laisse croire.

Les larmes me montent aux yeux. A Saint Lazare comme dans les couloirs de métro, je ne cours pas. Je me laisse porter par le flot, sans comprendre ce que je fais là. Sans toi. 

Toujours ce paradoxe. Je ne comprends pas comment le jour peut se lever, comment le soleil peut briller, alors que ton coeur ne bat plus. Comment la terre peut continuer de tourner alors que le monde s'est écroulé pour moi.

Ma seule consolation est de savoir que c'est mieux pour toi. Que finalement, on t'a arrachée à moi de la façon que j'avais souhaitée. C'est ce qu'il pouvait t'arriver de mieux.  

Je pense à toi tout le temps. Je sais le processus de deuil. J'ai peur de t'oublier. J'ai peur d'aller dans les endroits où tu étais. Je m'en veux terriblement.

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V
Les larmes seront toujours source intarissable, douloureuse ou consolatrice, le plus court chemin entre deux âmes que séparent le temps et l'espace, mais qui cependant demeurent tout près l'une de l'autre. Je ne peux ni ne veux t'en persuader : ces choses-là simplement se vivent. <br /> <br /> Toutes mes pensées non loin d'ici.
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