Quai de gare.
Il est 14h11 et la voie numéro 25 t'arrache à moi. La violence de ce départ me brouille les yeux. Je ne veux pas que tu partes et je ne veux pas m'en aller. Retourner à cette vie qui me pèse tant. Je crains tellement les semaines qui s'annoncent. J'envie ceux qui voyagent ensemble. Je me sens totalement perdue dans cette foule qui patiente sur le quai et soudainement se précipite vers une voie, exactement comme toi tu as fait.
Je monte finalement dans un train et à peine cinq minutes se sont écoulées lorsque je vois le tien partir. Pour combien de temps. Nous ne le savons jamais. J'aurai au moins réussi à ne pas pleurer devant toi, alors que depuis le réveil j'avais la gorge nouée. Malgré moi les flashes-back s'imposent, le Sacré Coeur, le River Café, le prototype Dakota.., et je me revois feulant comme une lionne face à ce con qui t'avait agressé dans la queue de la Grande Comédie. Tout cela me semble déjà si loin. Je suis sûre qu'à toi je te manque même pas.
Tu m'as fait aimer Paris et je ne sais même pas comment te le dire.